Benoît Costil, le gardien qui a troqué ses cages pour des caisses… d’huîtres
Quand certains anciens footballeurs remplissent leur agenda de diplômes d’entraîneur et de séminaires sur le pressing à cinq, Benoît Costil, lui, a préféré une reconversion parfumée à l’air marin. Depuis la fin de la saison 2024, l’ex-portier du Stade Rennais et des Girondins de Bordeaux s’est offert un virage à 180 degrés : direction le golfe du Morbihan, là où les vagues remplacent les supporters et où les ballons laissent place aux bourriches.
À 38 ans, le Caennais aux gants bien voyagés a posé définitivement ses crampons. Pas pour devenir consultant télé, pas pour coacher une U19 Nationale… mais pour enfiler une paire de bottes en caoutchouc et plonger joyeusement dans l’univers de l’ostréiculture.
Oui, Benoît Costil est désormais producteur d’huîtres. Et ce n’est pas une blague.
Un quotidien rythmé par les marées… et un club en détresse
Installé en plein cœur du golfe du Morbihan, l'ancien gardien vit aujourd’hui dans un monde aux antipodes du foot business. Lever aux aurores, eau salée, cordages, tables ostréicoles : le décor est posé. Mais malgré cette nouvelle vie les pieds dans l’eau, Costil n’a pas totalement coupé le cordon avec son deuxième grand amour : le football.
L’un de ses clubs de cœur, Vannes, était en difficulté, si proche du crash financier que même un tacle de Ramos aurait été plus doux. Alors Costil a décidé de faire ce qu’il sait faire depuis toujours : prendre les choses en main, ou plutôt en gants, mais cette fois côté direction. Avec Christophe Revé, il participe activement à la gestion du club, histoire d’empêcher l’institution de sombrer pour de bon.
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Le ballon rond, impossible à oublier
Même s’il a rangé les gants au fond d’un tiroir, Costil ne s’est jamais vraiment éloigné du monde qu’il a habité pendant près de deux décennies. Dans une interview accordée à L’Équipe, il confie qu’il a retrouvé un football plus simple, plus humain, presque artisanal.
Pour preuve : il a repris une licence chez les vétérans de Carnac. Rien à voir avec les nuits brûlantes de Ligue 1, les cris des virages, les polémiques de VAR. Ici, il joue piston, tranquille, loin du stress des relances au pied. La compétition ? Terminée.
Il vient pour les copains, le plaisir, et surtout… la troisième mi-temps, véritable institution locale. On valide.
Un parcours de globe-trotter avant la marée bretonne
Avant de se lancer dans sa vie océanique, Costil a beaucoup voyagé : cinq saisons à Bordeaux, un passage express de six mois à Auxerre, puis une aventure à Lille, avant un dernier défi sous le soleil italien, du côté de la Salernitana. Après ça, rideau : il raccroche.
Ou presque. En avril 2024, il accepte tout de même une apparition surprise dans la très médiatique Kings League, invitée par le créateur de contenu AmineMaTue. Une parenthèse délirante avant de revenir à un quotidien beaucoup plus marée-basse que lumière des projecteurs.
Entre huîtres et football amateur, une nouvelle vie assumée
Aujourd’hui, Benoît Costil vit une existence aussi simple que surprenante. Levé tôt, travail physique, air iodé, gestion d’un club en galère, matchs vétérans le week-end… Une reconversion loin du bruit, mais pleine de sens. Et surtout : toujours un œil sur les terrains, parce qu’un gardien reste un gardien. Même s'il troque les plongeons pour les bottes en caoutchouc.
Costil prouve qu’il existe mille vies après la Ligue 1. Certaines sentent le sable chaud, d’autres la pelouse fraîche… La sienne, désormais, sent la mer et la liberté.
