
Le retour du fils (presque) prodigue
Ce vendredi soir (20h45), le Roazhon Park va vibrer pour le coup d’envoi de la Ligue 1 version 2025… et pour le retour d’un ancien de la maison rennaise : Amine Gouiri. Moins d’un an après avoir quitté la Bretagne pour poser ses valises sur la Canebière, le voilà de retour… mais cette fois en bleu et blanc, avec le numéro 9 sur le dos et la ferme intention de marquer plus que des esprits.
Quand il est arrivé à Marseille en janvier 2024, c’était un pari à double tranchant : d’un côté, un talent brut à réveiller ; de l’autre, un joueur irrégulier qui avait laissé autant de souvenirs flamboyants que de trous d’air. Résultat ? Dix buts, trois passes décisives en quatorze matchs et une qualification directe en Ligue des Champions. Pas mal pour un pari.
Du chef-d’œuvre à la concurrence XXL
Son moment de gloire ? Un retourné acrobatique contre Brest, élu plus beau but de la saison. De quoi faire dire aux supporters que l’OM tenait enfin un vrai numéro 9.
Sauf que l’été est passé par là. La préparation estivale n’a pas été franchement étincelante, et dans l’ombre, un certain Pierre-Emerick Aubameyang a débarqué. Et à Marseille, on sait que la hiérarchie des attaquants peut changer plus vite qu’un vent marin…
Un ascète… fan d’Ikea
Derrière le joueur spectaculaire, il y a un profil qui ne colle pas vraiment au cliché du footballeur bling-bling. Depuis ses 12 ans et son départ pour l’internat à Lyon, Gouiri vit pour le football, presque façon moine.
Quand il était à Nice, il se décrivait comme "un mec casanier", qui ne sort pas en boîte et préfère faire du yoga ou… jouer au Perudo. Il aime aussi décorer son appart’ au millimètre, au point de se plaindre (à moitié sérieusement) qu’à Nice, il n’y a pas d’Ikea.
Une discipline forgée dans la douleur
Cette rigueur, il la doit aussi à un épisode marquant : une rupture des ligaments croisés en 2018. De là, il a compris l’importance du "travail invisible" : bien manger, bien dormir, entretenir son corps. Le tout, sous l’œil attentif de son père Zaïr, ancien joueur amateur qui a toujours cru que son fils accomplirait le rêve qu’il n’a pas pu réaliser lui-même.
Des fulgurances… et des trous noirs
À Lyon, on le voyait comme le futur Benzema. Sauf que le scénario a souvent été le même : départ canon, gestes de génie… puis disparition prolongée des radars. À Nice, même refrain. À Rennes, idem.
L’OM a décidé de briser ce cycle. Mehdi Benatia et Pablo Longoria ont misé sur lui, convaincus qu’avec de la confiance et de la régularité, il pouvait enfin exploser.
Dans les pas de Karim Benzema
Gouiri ne s’en cache pas : son modèle, c’est Benzema. Pas seulement pour marquer, mais pour participer au jeu, créer, combiner. Roberto De Zerbi, son coach, veut un "numéro 10 qui marque comme un numéro 9". Un rôle exigeant, mais taillé sur mesure pour un joueur qui a toujours préféré bouger partout sur le terrain plutôt que rester planté dans la surface.
Match contre Rennes : plus qu’un symbole
Face à son ancien club, Gouiri n’a pas seulement un match à jouer. Il a un message à faire passer : celui d’un joueur qui a laissé ses montagnes russes derrière lui et qui est prêt à s’imposer comme l’attaquant de référence de l’OM.
Et si, au passage, il pouvait marquer un but avec un amorti de poitrine et un retourné acrobatique… histoire de rappeler au Roazhon Park ce qu’il a perdu, il ne s’en privera pas.