Un technicien français licencié malgré un titre en poche

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Laurent Blanc
Laurent Blanc


Quand le football saoudien sort le carton rouge… même aux champions


Le football est parfois cruel. Et en Arabie saoudite, il peut même être expéditif. Laurent Blanc, arrivé à Al-Ittihad en 2024 avec la mission de ramener le club sur le toit du Royaume, pensait avoir trouvé un terrain propice à la gloire et à la tranquillité. Après tout, il avait offert un titre national à son équipe et alignait une série de victoires impressionnantes en ce début de saison. Mais voilà, une seule soirée compliquée face à Cristiano Ronaldo et Sadio Mané, et le "Président" s’est retrouvé sans siège.


Une défaite, et la guillotine tombe


Le scénario est digne d’une tragédie grecque : trois victoires, un parcours parfait, la confiance d’un vestiaire… et puis ce match de la quatrième journée contre Al-Nassr. CR7 en chef d’orchestre, Sadio Mané en dynamiteur : l’addition est lourde pour Al-Ittihad. Résultat ? Une première défaite qui, en Europe, aurait servi de simple piqûre de rappel. Mais en Arabie saoudite, ça a signé l’arrêt de mort de l’entraîneur français.


Le communiqué officiel du club a eu le ton poli d’une lettre de rupture : « Merci pour les services rendus, bonne continuation ». Une page tournée sans émotion, comme si un titre de champion ne pesait pas bien lourd face à l’éclat médiatique des stars adverses.


Benzema, témoin impuissant de la tempête


Ironie du sort, cette décision survient alors qu’Al-Ittihad est aussi le club de Karim Benzema. L’ancien Ballon d’Or, encore en quête de repères dans ce championnat exotique, n’a rien pu faire pour sauver son entraîneur. Le contraste est frappant : pendant que Ronaldo enflamme Riyad, Benzema assiste à la chute de celui qui devait construire un projet autour de lui.


Et quand on connaît l’importance de l’image dans le football saoudien, on comprend que voir Cristiano célébrer pendant que Blanc s’effondrait, c’était déjà trop pour les dirigeants.


Qui pour ramasser les morceaux ?


Dans l’immédiat, la direction d’Al-Ittihad a opté pour une solution maison : Hassan Khalifa, fidèle adjoint de Blanc, et Ivan Carrasco, membre du staff technique, ont été propulsés aux commandes. Un duo intérimaire qui aura la lourde tâche de recoller les morceaux et de calmer un vestiaire secoué par cette décision express.


Mais soyons honnêtes : dans ce championnat où les stars s’arrachent à prix d’or, les noms des entraîneurs de renom circulent déjà en coulisses. Et il est fort probable que ce binôme ne soit qu’un fusible temporaire.


 

Le paradoxe saoudien : patience zéro, spectacle maximum


Ce renvoi illustre parfaitement le fonctionnement de la Saudi Pro League : on ne mise pas sur la stabilité, on veut du show immédiat. Peu importe si l’entraîneur vient de décrocher un titre, peu importe si l’équipe est bien classée : une seule fausse note, et tout le monde se replace sur l’échiquier.


En Europe, un coach champion disposerait d’un certain crédit. En Arabie saoudite, c’est l’inverse : le passé n’a pas de valeur, seul compte le spectacle du jour. Et quand ce spectacle se conclut par une défaite face au duo Ronaldo-Mané, le couperet tombe sans pitié.


Le fantôme du PSG plane encore


Pour Blanc, ce nouvel épisode ajoute une ligne surprenante à son CV. Après avoir dirigé Bordeaux, l’équipe de France et le PSG, son exil en Arabie saoudite semblait être l’occasion d’écrire une nouvelle success story. Mais comme souvent dans sa carrière, l’histoire s’arrête brutalement, laissant un sentiment d’inachevé.


Ses détracteurs diront qu’il paie une gestion trop calme pour un football saoudien en quête de tempêtes médiatiques. Ses défenseurs rappelleront qu’il a fait ce qu’on attendait de lui : gagner. Mais dans ce coin du monde, la victoire d’hier ne garantit pas le poste de demain.


Et maintenant ?


Le feuilleton est loin d’être terminé. Qui viendra remplacer Blanc à long terme ? Les noms d’entraîneurs prestigieux circulent déjà : de Zidane à Mourinho, les rumeurs alimentent les discussions. Pendant ce temps, Laurent Blanc, à 59 ans, va devoir digérer ce nouvel échec express, symbole d’un football qui ne pardonne rien.


Conclusion : quand Ronaldo et Mané font trembler les bancs de touche


Tout est allé vite, trop vite. Laurent Blanc est passé du statut de champion respecté à celui de coach remercié en l’espace d’une soirée. Une histoire qui prouve que la Saudi Pro League est bien plus qu’un championnat exotique : c’est un théâtre où les stars dictent le tempo et où les entraîneurs sont des pions qu’on déplace au gré des résultats.


Le football ne pardonne pas… et en Arabie saoudite, il n’attend surtout pas.

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