
L’intelligence artificielle ne se contente plus de répondre à nos questions farfelues ou de rédiger des dissertations douteuses : elle s’invite désormais là où on ne l’attendait pas… sur le marché des transferts ! Après avoir révolutionné l’écriture, le dessin et même la musique, l’IA vient de faire une entrée fracassante dans un univers qu’on pensait réservé aux agents sportifs : le football professionnel. Et croyez-le ou non, cela s’est produit en Angleterre.
Quand un joueur vire son agent pour parler avec… une machine
Imaginez la scène : vous êtes footballeur professionnel, libre de tout contrat, et au lieu d’appeler Jorge Mendes ou Mino Raiola (paix à son âme), vous ouvrez simplement une fenêtre de discussion sur votre téléphone. C’est exactement ce qu’a fait Demetri Mitchell, ancien espoir de Manchester United. À 28 ans, alors qu’il venait de quitter Exeter City, il a préféré poser ses questions à… ChatGPT. Oui oui, l’assistant virtuel que certains utilisent pour rédiger des recettes de cuisine.
Mitchell l’a raconté sans détour dans le podcast From my left. Il voulait savoir si signer à Leyton Orient (modeste club de League One, la troisième division anglaise) était une bonne idée. Alors plutôt que de consulter un agent avec son costard-cravate et ses commissions exorbitantes, il a demandé à l’IA de peser le pour et le contre.
Une négociation pas comme les autres
Le plus incroyable ? Mitchell n’a pas seulement demandé si le club londonien était un bon choix sportif. Non, il a fourni à l’IA toute une liste d’éléments de vie quotidienne :
son salaire de la saison passée,
le coût d’un déménagement à Londres,
la présence de sa compagne et de son enfant dans l’aventure.
Bref, plus que du foot, on parle d’un vrai projet de vie. Résultat : l’intelligence artificielle a compilé tout ça et lui a conseillé… d’accepter. Mitchell a suivi, et il assure même avoir réussi à décrocher une prime à la signature tout en économisant les frais colossaux d’un agent classique.
Le Real Madrid n’avait pas osé
Ce qui prête à sourire, c’est qu’on savait déjà que certains grands clubs, comme le Real Madrid, utilisent l’intelligence artificielle pour analyser des matchs, prédire des performances ou améliorer la récupération des joueurs. Mais là, on franchit un cap : ce n’est plus seulement un outil scientifique, mais un agent de joueur numérique. Une IA qui remplace un métier entier ? On n’en est pas encore là, mais l’histoire de Mitchell pourrait donner des idées à beaucoup de footballeurs en quête d’économies.
Leyton Orient, le club de l’expérience IA
Ironie du sort, le club choisi par ChatGPT et validé par Mitchell n’est pas en train de vivre ses plus belles heures. Actuellement, Leyton Orient végète à la 18ᵉ place de League One, juste derrière… Exeter City, l’ancien club de Mitchell. Pas de quoi faire vibrer les foules, mais suffisamment pour attirer l’attention des médias. Après tout, c’est peut-être le premier transfert de l’histoire à avoir été décidé grâce à une intelligence artificielle.
Read the full story as Demetri Mitchell becomes the O's second summer signing 🗞️#LOFC #OneOrient
— Leyton Orient FC (@leytonorientfc) June 27, 2025
Faut-il s’attendre à un mercato 100 % IA ?
Alors bien sûr, certains souriront : demander à une machine de gérer sa carrière, c’est risqué. Et si l’IA s’était plantée dans ses calculs ? Et si un agent humain lui avait trouvé une meilleure offre ? Pourtant, cette histoire montre qu’un simple logiciel gratuit peut remplacer, au moins en partie, les services d’un intermédiaire payé à prix d’or.
Imaginez dans quelques années :
Un attaquant pourrait comparer automatiquement les salaires offerts par dix clubs.
Un gardien demanderait à l’IA d’analyser la concurrence pour savoir s’il jouera titulaire.
Et pourquoi pas un coach qui laisse l’algorithme choisir ses remplaçants ?
Le futur du football s’annonce… assez délirant.
Un pionnier malgré lui
Demetri Mitchell n’est pas une star internationale, mais il vient d’écrire une petite page d’histoire du ballon rond. En confiant son avenir à un robot, il est devenu le premier joueur à signer un contrat sans passer par un agent en chair et en os. Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, on dira que tout a commencé avec lui, dans un club de troisième division anglaise.
En attendant, une chose est sûre : dans cette affaire, le grand gagnant est bien connu. Non, ce n’est pas Leyton Orient. Ce n’est pas non plus Exeter City. C’est… l’IA, qui vient de prouver qu’elle savait aussi négocier des primes à la signature.