
Un Banksy version Arsenal
Dans l’univers déjà riche du street art londonien, un personnage intrigant a émergé : Northbanksy. Derrière ce pseudonyme se cache un artiste aussi discret que provocateur, un véritable ovni qui fait vibrer les supporters d’Arsenal. À coups de bombes de peinture et de fresques pleines d’humour, il transforme les murs du nord de Londres en galerie à ciel ouvert.
Mikel Arteta en chef de guerre, Declan Rice en super-héros, Leandro Trossard en guerrier stylisé… même le Français Nicolas Jover, adjoint d’Arteta, a eu droit à son portrait géant. Pour les Gooners, ces fresques sont devenues des icônes. Pour les rivaux de Tottenham, en revanche, elles sont surtout une piqûre de rappel permanente que le rouge et blanc domine les trottoirs du nord de la capitale.
D’un micro à une bombe de peinture
Mais avant de devenir le cauchemar des services de nettoyage urbain, Northbanksy n’était pas du tout destiné à manier les sprays. Pendant plusieurs années, il travaillait sagement en costume-cravate, micro à la main, en tant que journaliste et producteur de reportages pour la télévision britannique. Rien ne le prédestinait à faire vibrer les murs avec des portraits de joueurs. Et pourtant…
Le déclic ne viendra pas d’un derby Arsenal-Tottenham, mais d’une expérience beaucoup plus sombre, à des milliers de kilomètres de Londres.
Un voyage au Malawi qui change tout
Dans une interview donnée au média anglais FourFourTwo, Northbanksy a levé un coin du voile sur son passé. En mission au Malawi avec son équipe de tournage, il enquêtait sur un sujet sensible : des gangs impliqués dans le trafic d’organes. Mais l’expédition a vite viré au cauchemar.
Pris à partie par des villageois convaincus qu’il faisait partie des meurtriers qui terrorisaient leur communauté, il a été frappé, menacé, et même accusé… d’être un vampire. Oui, un vampire. Loin d’un épisode de série Netflix, cette situation a failli lui coûter la vie. Finalement, il a réussi à s’enfuir, mais ce traumatisme l’a convaincu d’abandonner le journalisme.
🎨 The man responsible for Arsenal murals throughout North London only took up street art after a near-death experience.
— FourFourTwo (@FourFourTwo) September 3, 2025
👤 'NorthBanksy', as he is known, was an investigative journalist and documentary filmmaker in a past life.
🧛♂️ Whilst on a job in Malawi, he was accused of… pic.twitter.com/ghq5XvWFUy
L’art comme revanche sur la vie
Quitter la caméra pour la bombe de peinture, c’est la décision radicale qu’il a prise. Et pour donner un sens à cette nouvelle vie, il s’est choisi un terrain de jeu familier : Arsenal. Peindre pour les supporters, raconter l’histoire du club sur les murs, faire sourire les passants et piquer les rivaux avec des fresques bien placées… voilà son nouveau combat.
Et parce qu’il aime titiller Tottenham, il n’a pas hésité à peindre un énorme Granit Xhaka, alors capitaine des Gunners, juste à côté du Tottenham Hotspur Stadium. Une blague XXL, une provocation assumée, mais qui ne lui a pas seulement valu des likes sur Instagram.
Quand l’humour mène en prison
Eh oui, la créativité a parfois ses limites… ou plutôt, ce sont les autorités qui les fixent. Cette fresque potache lui a valu un séjour derrière les barreaux. Rien de bien long, mais assez pour renforcer sa légende. Après tout, qu’est-ce qu’un street artist sans quelques histoires de police à raconter ?
Northbanksy, héros ou vandale ?
Aujourd’hui, personne ne connaît sa véritable identité. Ce qui est sûr, c’est que ses fresques font partie du folklore d’Arsenal. Entre passion, provocation et art urbain, Northbanksy s’est inventé un destin qui mélange autant la folie créative que l’amour d’un club de football.
Les murs parlent, et dans le nord de Londres, ils crient haut et fort : “We are Arsenal”.