Cruzeiro tient un buteur… et un comptable
Au Brésil, les défenseurs pensaient avoir tout vu : des dribbleurs imprévisibles, des sprinteurs supersoniques, des virtuoses du coup franc. Ils n’avaient pas prévu Kaio Jorge. L’attaquant de Cruzeiro ne se contente pas d’empiler les buts, il a aussi trouvé un moyen insolite de motiver ses coéquipiers à lui offrir des caviars. Non, ce n’est pas une nouvelle tactique de Carlo Ancelotti, ni une invention marketing. C’est bien une idée maison, sortie du cerveau d’un numéro 9 qui voit plus loin que le poteau de corner.
Inutile de chercher au tableau noir, l’explication est beaucoup plus simple : lorsqu’un joueur lui offre une passe décisive, Kaio Jorge sort son téléphone… et envoie de l’argent. Pas un bon d’achat, pas une carte cadeau pour une pizzeria de Belo Horizonte : un vrai virement.
Quand la passe devient un investissement
23 ans, une première sélection avec la Seleção cet été, des buts à la pelle… et désormais, une stratégie digne d’un start-uppeur. Pour chaque passe décisive, l’avant-centre de Cruzeiro verse environ 500 euros. Une somme qui ne fait pas reculer ses partenaires, au contraire : les latéraux, les milieux et même les défenseurs regardent désormais le but comme s’ils venaient de découvrir une mine d’or avec un short et des crampons.
Kaio Jorge l’a expliqué sans détour après un match animé face à Juventude : il a récompensé le latéral Kairi Da Silva juste après la rencontre. Pas besoin de rendez-vous au bureau, pas de dossier à remplir : un transfert direct, comme on paie une pizza entre amis. En résumé : tu passes, il marque, et la banque valide.
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Des buts, des virements, et un rêve à atteindre
Ce geste n’est pas là pour faire le buzz ou pour jouer au super-héros de vestiaire. Selon lui, il s’agit d’un moyen d’atteindre un rêve personnel. Le joueur ne développe pas plus, mais le message est clair : ce n’est pas de la générosité, c’est un projet. Certains investissent en immobilier, d’autres en crypto, Kaio Jorge mise sur… les passes de ses amis.
Pendant que ses partenaires cherchent la lucarne avec précision, lui fait grimper les compteurs : 21 buts en championnat, 26 toutes compétitions confondues. Une cadence qui ferait presque croire que son application bancaire est devenue son coach adjoint.
Et quand personne ne l’aide ?
On pourrait croire que Kaio Jorge vit entouré de serveurs de luxe, comme dans un restaurant étoilé. Mais il reste avant tout un buteur. Lors de la récente victoire 3-0 face à Corinthians, il a marqué deux fois sans la moindre assistance. Personne à remercier, donc aucun virement. Pire, sur le troisième but, c’est lui qui a offert la passe à Keny Arroyo.
Alors maintenant, une question flotte dans l’air : est-ce qu’un passeur payé doit, à son tour, payer son passeur ? La réponse se fait attendre… peut-être que les avocats de Cruzeiro planchent déjà sur une convention collective du « passeur-payeur ».
Une idée folle… qui fonctionne
On peut rire, lever les yeux au ciel ou applaudir. Une chose est certaine : Kaio Jorge marque, son équipe gagne, et ses partenaires trouvent soudainement que les transmissions vers l’avant sont une excellente idée. On disait que le football était un sport collectif : au Brésil, à Cruzeiro, il est devenu… un business model créatif.
