
À Old Trafford, l’air n’est jamais vraiment calme. À peine Ruben Amorim débarqué sur le banc de Manchester United, voilà déjà que des rumeurs secouent les travées du Théâtre des Rêves : le Portugais songerait à plier bagage plus vite que prévu. Et comme souvent, c’est un ancien de la maison, Phil Jones, qui est venu souffler une idée improbable mais pleine de sens pour tenter de sauver l’histoire d’amour naissante entre le coach et les Red Devils.
Amorim, l’homme qui a changé le style mais pas encore les résultats
Depuis qu’il a posé ses valises à Manchester, Ruben Amorim a offert un lifting tactique à l’équipe. Plus d’intensité, plus de jeu collectif, un pressing qui rappelle presque les grandes années Ferguson. Sauf que… les chiffres au tableau d’affichage ne suivent pas toujours. Entre un manque de confiance chronique et des trous béants à certains postes clés, les Red Devils ressemblent parfois à une Ferrari qui roule avec trois roues.
La situation s’est même corsée après une humiliation historique : une élimination en Carabao Cup contre Grimsby Town, modeste pensionnaire de quatrième division anglaise. Une claque qui a fait trembler les murs d’Old Trafford. Et qui a, paraît-il, semé le doute dans l’esprit d’Amorim.
Phil Jones sort du bois avec une solution… inattendue
Alors que certains réclament déjà un nouveau coach, Phil Jones – oui, l’ex-défenseur souvent moqué mais toujours fidèle à United – a décidé de sortir du silence. Dans des propos rapportés par The Mirror, il plaide pour un choix radical : laisser du temps à Amorim. Pas six semaines, pas trois défaites de plus… mais un vrai projet dans la durée.
Mais son idée ne s’arrête pas là. L’ancien numéro 4 met le doigt sur un problème plus profond : l’académie mancunienne. Pour lui, les jeunes ne sont pas formés dans le même système qu’Amorim met en place en équipe première. Résultat : quand ils montent avec les pros, ils débarquent avec un manuel de jeu qui n’a rien à voir. Une incohérence qui, selon lui, empêche United de construire une vraie identité.
Phil Jones est catégorique :
"Les jeunes doivent apprendre à jouer dans plusieurs systèmes, à s’adapter, mais il faut aussi une coordination avec le coach principal. Sinon, comment voulez-vous qu’ils soient prêts pour Old Trafford ?"
Manchester United face à un choix crucial
Derrière ce constat, le message est clair : Manchester United doit arrêter la valse des entraîneurs. Amorim n’est pas un magicien, il a besoin de temps, de confiance et d’un club qui lui prépare l’avenir en coulisses. Changer encore de coach reviendrait à recommencer un cycle sans fin, celui qui a transformé Manchester United en un éternel "work in progress" depuis le départ de Sir Alex Ferguson.
Phil Jones le rappelle :
"La saison dernière a été catastrophique, mais cette année, on voit déjà des bases. Ne gâchons pas ça en appuyant trop vite sur le bouton reset."
L’avenir d’Amorim : patience ou rupture ?
Au fond, toute cette histoire résume parfaitement le dilemme actuel de Manchester United. Continuer avec Amorim et lui donner les armes pour réussir ? Ou céder à la pression, changer une nouvelle fois d’entraîneur, et repartir de zéro ?
Une chose est sûre : si Old Trafford veut redevenir le véritable "Théâtre des Rêves", il va falloir plus qu’une victoire contre Burnley pour convaincre Ruben Amorim de rester. Et peut-être que, pour une fois, écouter Phil Jones n’est pas si absurde que ça.